Monsieur Nostalgie tente de retenir le parfum de l’année 1974, des derniers jours du président Pompidou à la diffusion des « Brigades du Tigre » à la télévision
Encore un instant, Monsieur le bourreau ! Après, c’est juré, vous pourrez commencer votre travail de sape, de désintégration minutieuse de notre canevas national ; c’est promis, vous aurez les mains libres pour détricoter notre mémoire collective et faire advenir un monde meilleur, plus équitable et altruiste, plus inclusif et doux. A bas les oripeaux de grand-papa et sa liberté d’expression factieuse ! Laissez-nous juste quelques minutes pour nous retourner, une dernière fois, faire le deuil de nos piteuses Trente Glorieuses et accepter cette fatalitas chère à Chéri-Bibi. On ne vous embêtera plus avec cette nostalgie abrasive qui est le signe des peuples réfractaires. Nous ne vous encombrerons plus avec notre barda hétéroclite, de lectures ennuyeuses et d’objets démodés, nous avons conscience que nos souvenirs sont un frein à notre émancipation. Ils pèsent défavorablement sur notre humeur. Ils dérèglent notre vision du présent. Ils nous empêchent d’avancer. Toujours un œil dans le rétroviseur, nous voyons tout en noir et en recul systémique.
