Accueil Édition Abonné 15 arguments à opposer aux Tartuffes qui défendent le port de l’abaya à l’école

15 arguments à opposer aux Tartuffes qui défendent le port de l’abaya à l’école


15 arguments à opposer aux Tartuffes qui défendent le port de l’abaya à l’école
L'essayiste Céline Pina. Photo: Hannah Assouline

Céline Pina a pensé à tout : elle nous propose, en cette veille de week-end, l’argumentaire idéal à dérouler devant votre beau-frère mélenchoniste lors du repas familial de dimanche…


L’interdiction du port de l’abaya à l’école divise à gauche, comme en son temps la question de l’interdiction du port du voile. Mais pas chez LFI, où l’on milite le petit doigt sur la couture du pantalon et où les convictions sont indexées sur l’humeur du petit père des Insoumis. Des Insoumis qui se révèlent fort serviles en interne. Il faut dire que LFI a besoin, pour dominer à gauche, de continuer à investir sur le vote musulman. Les études, montrant que presque 70% de cette communauté ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle, ont impressionné à gauche. Le vote musulman est donc devenu une martingale dans cette partie de l’échiquier politique pour peser dans le débat public. Or les dirigeants des partis de gauche n’ignorent pas qu’une partie notable de ces voix est due à la mobilisation des réseaux islamistes, notamment frères musulmans. Cette mobilisation s’est faite par le biais d’appels à voter diffusés via les mosquées et a été relayée par les personnalités de la sphère islamiste. A gauche, certains sont donc tiraillés entre intérêt électoral et conscience humaniste et universaliste (PS et PC), mais la plupart font passer leurs intérêts personnels immédiats avant l’intérêt général. A LFI, notamment, on n’a aucun mal à reprendre et à diffuser les arguments des islamistes. Et surprise ! ce sont les mêmes que pour le voile. Il faut dire que l’offensive sur les abayas se déroule selon le même schéma.

  • 1er argument : ce n’est pas un vêtement religieux

L’islam n’est pas organisé en clergé, à ce titre il n’y a pas de tenue type et même les voiles sont différents selon les pays ou la pratique, mais c’est toujours au nom de la religion que la femme doit cacher ses cheveux et son corps. Elle doit être dérobée à la vue, car elle est considérée comme impure, provocante, source de désordre et parce qu’elle ne s’appartient pas mais appartient avant tout à sa communauté. Voile comme abaya sont liés à une vision précise de la femme, de son statut et de son rôle. Ces signes d’appartenance religieuse témoignent de l’infériorité de la femme et de son impureté et cette vision est liée à la place de la femme dans la religion, l’islam étant à la fois religion et source du droit.

Notons qu’aux Emirats Arabes Unis, on prête une abaya à chaque femme qui veut visiter la mosquée d’Abu Dhabi pour que sa tenue soit « en accord avec la religion islamique ».

  • 2ème argument : ce n’est pas un vêtement religieux (bis)

Voile comme abaya ne sont pas des vêtements. Ce sont des signes, des marqueurs identitaires basés sur la religion. Peu importe les raisons qu’a une femme de les porter, ces tenues envoient un message univoque vers l’extérieur : le refus de l’égalité à travers l’infériorisation de la femme au nom de la religion.

  • 3ème argument : cela prouve que la France a un problème avec les musulmans, qu’elle n’accepte pas l’identité musulmane

C’est quoi l’identité musulmane ? Est-ce-que cela signifie respecter la culture et les mœurs des pays où l’islam est religion d’État ? Autrement dit, accepter que les femmes n’aient pas les mêmes droits que les hommes, créer des statuts de dhimmi  (le dhimmi paye une taxe pour avoir le droit de vivre en terre d’islam, car il n’est pas musulman et a moins de droits que les musulmans), rétablir l’interdiction du blasphème, réprimer l’homosexualité, faire de l’antisémitisme un marqueur culturel ?

Bref qu’entend-on par « identité musulmane » ? Le mot est utilisé par les islamistes pour faire croire


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Ancienne conseillère régionale PS d'Île de France et cofondatrice, avec Fatiha Boudjahlat, du mouvement citoyen Viv(r)e la République, Céline Pina est essayiste et chroniqueuse. Dernier essai: "Ces biens essentiels" (Bouquins, 2021)

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