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14 Juillet : la Nation n’était pas à la fête


14 Juillet : la Nation n’était pas à la fête

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Comme chaque 14 juillet au matin, le poste de télé est allumé chez moi. J’ai pris l’habitude depuis des années de regarder le défilé militaire. N’imaginez pas que je sois au garde-à-vous devant la télévision.  J’ai souvent autre chose à faire : le numéro d’été de Causeur à lire, enguirlander les enfants qui se chamaillent ou m’enquérir des cagettes dont je dispose pour allumer mon barbecue périurbain…
Cette année, des figures imposées et quelques nouveautés ont jalonné cette matinée audiovisuelle de fête nationale.  On s’en serait bien passé mais nous sommes en 2013, n’en demandons pas trop. Il y a d’abord eu ces sifflets adressés au chef de l’Etat lors de son passage sur les Champs-Elysées. Renseignements pris, c’est une escouade de la Manif pour Tous qui est à l’origine de cette initiative imbécile. On fera à ce sujet deux remarques. Primo, il est complètement incohérent de traiter François Hollande de diviseur de la nation quand il accélère le processus législatif pour faire passer la loi Taubira puis de venir troubler ce grand moment d’unité nationale que sont les festivités du 14 juillet. Secundo, ce genre de bêtise n’aurait pas pu avoir lieu si Frigide Barjot dirigeait encore ce mouvement. Parce ce qu’elle connaît le poids des symboles, et qu’elle respecte profondément les institutions de notre pays. Ceux qui ont pris sa place s’avèrent extrêmement vulgaires alors même qu’ils invoquaient sa prétendue vulgarité  pour lui retirer son porte-parolat.  Comme si les sifflets ne suffisaient pas, on fut encore davantage consterné devant les réactions des uns et des autres, comme Pierre Lellouche, qui appuya d’un tweet ces quolibets adressés au « fossoyeur de l’armée française ». Comme si les restrictions budgétaires dans la Grande muette n’avaient pas été largement entamées sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, qui détestait les militaires et ne le cachait même pas. Réactions pavloviennes également du côté du PS, pour dénoncer les siffleurs et Pierre Lellouche. Pourtant, certains ne s’indignaient guère, voire  se mettaient eux-mêmes à siffler  lorsque Nicolas Sarkozy était victime d’outrages dans l’exercice de ses fonctions présidentielles. Il n’y a pas eu que Lellouche pour briller sur Twitter. Xavier Cantat, élu vert et compagnon de Cécile Duflot, logiquement invité à assister au défilé, paradait ainsi : « Fier que la chaise à mon nom reste vide au défilé de bottes des Champs-Elysées ». Monsieur Cantat n’aime pas les bottes, c’est son droit. Qu’il ait néanmoins la décence de ne pas se prévaloir d’une invitation que l’Etat -ce salaud qui entretient une armée bottée- lui a généreusement octroyée alors qu’il ne fait que vivre avec une ministre, fût-elle Cécile Duflot. Il était très facile à Madame Duflot de demander aux responsables du protocole de ne pas installer de chaise à son antimilitariste de compagnon. On aurait ainsi échappé à ce tweet, témoignage d’antimilitarisme de salon. Au fait, rappelons que c’est l’armée de la Nation qui rend hommage au pouvoir politique démocratiquement élu en défilant devant lui, et pas l’inverse comme le croient stupidement Eva Joly et certains verts.
Je passe sur la programmation musicale des chœurs de l’armée française, quelque peu fantaisiste cette année. Car la cerise, l’énorme cerise sur le gâteau se situait beaucoup plus haut. Dans le ciel de Paris. Figurez-vous que France 2 avait décidé de célébrer la famille Drucker comme si le 14 juillet ne suffisait pas en lui-même. Ainsi, Marie a pu interviewer son tonton qui avait embarqué dans un avion de la Patrouille de France. Imagine-t-on, en d’autres temps, Léon Zitrone sauter en parachute ? Ou même Jean-Claude Narcy piloter un char Leclerc ? Puisque Rémy Pfimlin a décidé de mettre ses animateurs vedettes en première ligne pour gagner la bataille de l’audimat, suggérons-lui d’autres idées. Pourquoi Nagui n’exécuterait pas un saut à l’élastique depuis le haut de la Tour Eiffel, ou David Pujadas une escalade à mains nues de la Tour Montparnasse à l’occasion des festivités célébrant la Libération de Paris ?
À part ça, le Président de la République a parlé, en ce 14 juillet. Il nous a dit que la reprise était là. Quand on vous dit qu’il y a des figures imposées dont on se passerait…

 

*Photo : France 2.



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