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13 Novembre : deux ans après, déni et compromissions continuent


13 Novembre : deux ans après, déni et compromissions continuent
Deux ans après le 13 Novembre 2015, un arbre cache toujours le Bataclan. SIPA. AP21975468_000015

Nous avons tous en tête les attentats qui ensanglantèrent la France le 13 novembre 2015. Deux ans plus tard, un point de situation s’impose.

Sur certains points le bilan des mesures prises est, au mieux, médiocre. Mais dans d’autres domaines heureusement les deux années écoulées ont vu des avancées majeures. Face à l’ennemi qui nous a frappé, et – inutile de le nier – nous frappera encore, trois axes doivent être développés : comprendre, combattre, combler le vide.

Comprendre, combattre, combler

Comprendre, non pour excuser, mais pour savoir ce qui nous attaque et, partant, comment le combattre : quels sont la nature de l’ennemi, son origine, ses buts, ses modes d’action, ses vulnérabilités.

Combattre, au plan sécuritaire (ce qui inclut le travail des services de renseignement, des opérations spéciales, des forces de sécurité intérieure, des armées) mais aussi et surtout au niveau des idées.

Combler le vide, c’est à dire proposer des alternatives crédibles au projet de l’ennemi, projet en l’occurrence total et totalitaire, tout en sachant qu’il ne sera jamais possible de convaincre tout le monde, et que quels que soient nos efforts certains feront des choix qui ne nous laisseront pas d’autre alternative que de les détruire ou d’être détruits par eux. Ce qui signifie que les projets que nous porterons, les visions du monde qui nous guideront, devront articuler l’ouverture à la paix et la ferme volonté de nous battre dès que nécessaire.

Comprendre que le djihad est un mode d’action de l’islam politique. Mode d’action : l’islam politique en a d’autres, et tous ceux qui adhèrent à ses buts n’adhèrent pas forcément à ce moyen. Si on peut le rapprocher d’autres actions politiques violentes, il faut garder à l’esprit que l’islam politique cautionne les pires horreurs pourvu qu’elles concourent à sa domination, ce qui est loin d’être le cas de tous les engagements politiques ou religieux – la polémique sur Robert Hertz et Mohamed Merah a été l’occasion de le rappeler. Islam : la dimension religieuse est centrale, le nier n’aboutit qu’à faire l’amalgame entre les musulmans qui ont le courage de l’autocritique et ceux qui fuient leurs responsabilités. Politique : l’action violente s’inscrit dans une stratégie globale, dont l’objectif est la soumission de la société à la charia.

Nous sommes en novembre 2015

Le djihad est donc un engagement dans la violence suscité, encouragé ou justifié par un choix politique et religieux. Il peut, comme tout choix humain, se mâtiner de nombreux facteurs, il peut même parfois n’être qu’un prétexte, mais sa nature profonde demeure politico-religieuse.

Pour le comprendre, nous bénéficions de travaux majeurs qui prouvent que les deux dernières années n’ont pas été perdues. Il y en a plusieurs, en voici deux absolument remarquables : Les revenants de David Thomson, et Fascination du Djihad de Gabriel Martinez-Gros.

Combattre. Au niveau de la sécurité intérieure, soyons clairs, la situation n’est pas brillante. Il n’y a toujours pas eu de retour d’expérience digne de ce nom des divers attentats, nombreux depuis novembre 2015. Les services de renseignement bénéficient de quelques moyens supplémentaires, mais l’impact réel de la « task force » présidentielle reste à venir. L’opération Sentinelle, malgré son succès ponctuel à Marseille, est une gabegie. La fin de l’état d’urgence était une nécessité, encore faut-il s’assurer de l’efficacité de ce qui suit : on ne court pas un marathon de la même manière qu’un sprint, mais il faut tout de même courir. Le renseignement et le judiciaire peinent à travailler ensemble, et le recoupement des informations se heurte à des barrières juridiques absurdes. L’autorité judiciaire n’a globalement toujours pas pris la mesure des enjeux, il n’est qu’à voir la décision du tribunal imposant la réintégration de Sonia Nour à la mairie de La Courneuve.

Daech n’est pas vaincu

Gardons toutefois l’esprit ouvert : des réformes sont en cours d’élaboration, et aucun gouvernement ne pourrait réparer en quelques mois des décennies de dysfonctionnements. Rappelons aussi ce que savent tous les professionnels : nous ne pouvons pas tout sécuriser, tout le temps, partout. La réponse collective au terrorisme ne peut donc pas reposer sur les seuls professionnels.

Un aparté nécessaire : l’islam politique n’est pas la seule menace, même s’il est de loin la principale. Les incendies de casernes de gendarmerie et de voitures de police par l’ultra-gauche le rappellent, tout comme les attaques d’extrême-droite contre des musulmans simplement parce qu’ils sont musulmans.

Second aparté : la crise de confiance entre le gouvernement et les forces armées n’est pas terminée, de plus en plus de militaires rejoignent le « Cercle des poètes revendicatifs ». Il est de la responsabilité d’Emmanuel Macron et Christophe Castaner de réparer les dégâts qu’ils ont causés, d’écouter un peu plus ceux qui versent leur sang pour la France et un peu moins les gestionnaires de Bercy.

Hors de nos frontières, le djihad fait des ravages, même lorsque les médias en parlent peu, comme hier encore en Indonésie. Certes, l’Etat islamique sera vraisemblablement bientôt détruit en tant que structure territoriale, mais voir dans cette victoire LA victoire serait absurde. Malgré ses défaites militaires l’EI se développe en tant que franchise, ses fidèles n’ont absolument pas renoncé à leurs projets à long terme, et s’il devait disparaître d’autres prendraient la relève, à commencer évidemment par Al Qaïda. En outre, les menaces ne se limitent pas à ces incarnations particulières de l’islam politique. Sans exhaustivité, mentionnons les Talibans, les multiples groupes djihadistes d’Afrique Noire et du Maghreb, mais aussi le régime islamiste et impérialiste d’Erdogan, le Tabligh, les Frères Musulmans, et évidemment le Qatar et l’Arabie Saoudite.

Le danger vient de partout

A ce sujet, le danger ne vient pas seulement de l’Arabie Saoudite, mais aussi de tous ceux qui se compromettent avec cet « Etat islamique qui a réussi », comme les pays qui l’ont élue membre de la Commission de la condition de la femme des Nations Unies il y a quelques mois (la France a voté contre), ou ces entreprises qui acceptent toutes les discriminations au nom de leur sacro-saint chiffre d’affaires.

N’oublions pas non plus le défi de la crise migratoire, et les vagues d’agressions sexuelles de la nuit du nouvel an 2015-2016, à Cologne et ailleurs. Accueillir ne veut pas dire laisser les nouveaux venus faire la loi, protéger les siens ne veut pas dire être indifférent aux souffrances des autres. Entre le suicide collectif et l’égoïsme, il y a forcément une troisième voie.

Enfin, à ne pas confondre avec les réfugiés, il y a les djihadistes et leurs familles qui reviennent, sur lesquels François Molins a dit l’essentiel en une phrase : « Nous sommes face à des gens qui sont davantage déçus que repentis. »

Combattre aussi sur le terrain des idées, ce qui passe par délégitimer le projet des djihadistes et de l’islam politique, c’est à dire la charia.

Oser critiquer

Le délégitimer en osant enfin le critiquer sur le fond, en osant affirmer que l’interdiction de la quasi-totalité des arts musicaux, picturaux et statuaires est une abomination, ou que la ségrégation entre les hommes et les femmes transforme les humains des deux sexes en caricatures détestables des pires clichés sexistes. Comme l’écrit Emmanuel Todd dans Où en sommes-nous ? : « Marginaliser ou enfermer les femmes dans leur maison, c’est freiner leur éducation, puis celle de leurs fils, destinés à l’enfermement dans un réseau patrilinéaire. Les hommes aussi cessent alors d’être des individus à part entière. Ils dominent en tant que groupe les sociétés patrilinéaires, mais y restent souvent, en tant qu’individus, des enfants. C’est la raison d’un paradoxe fréquent dans le monde de la patrilinéarité : l’homme y domine sur la place publique mais est chez lui considéré comme un gamin par son épouse. Une société ainsi constituée ne peut indéfiniment rester créative. »

Le délégitimer en répondant à ses accusations, non par des discours aussi caricaturaux que le sien, mais par la recherche de la vérité. En distinguant la critique de l’Occident, qui est nécessaire, de la haine de l’Occident, qui n’est plus tolérable. Héritiers de l’acquittement de Phrynè et de la Règle d’Or d’Hillel, d’Hippocrate et de Schweitzer, d’Hypatie et d’Aliénor, d’Homère et de Chrétien de Troyes, nous avons connu des errances et commis des crimes, mais au moins avons-nous le courage de les regarder en face, et nous avons le droit inaliénable d’être fiers de ce que nous avons accompli de beau et de grand – et le devoir d’en être dignes.

Macron ne lutte pas contre tous les islamistes

Ceci, faut-il le rappeler, n’implique en rien de dédaigner les autres civilisations, ni de nier les influences réciproques. On peut aimer lire la Légende des Siècles de Hugo en écoutant Beethoven, et les Poèmes de ma hutte de montagne de Saigyô sur fond de koto. Admirer également la cathédrale de Strasbourg et les temples d’Angkor, le Parthénon et le sanctuaire d’Ise.

Autre précision qui devrait être évidente, cet héritage est spirituel et non génétique. Quentin Roy, alias Abou Omar al-Faransi, y a renoncé sans équivoque peu importe ses origines. François Cheng à l’inverse en est un remarquable représentant, devenu d’ailleurs héritier de l’Occident sans jamais cesser de l’être aussi du Shi Jing et de Li Bai. Sénèque l’écrivait ainsi à Lucilius : « Pourquoi désespérerais-tu de ressembler à ces grands hommes ? Ils sont tous tes ancêtres, si tu te rends digne d’eux. »

Délégitimer, enfin, en démasquant nos ennemis. Les salafistes quiétistes, vitrine légale du djihad. Le CCIF, le PIR, l’association « Musulmans de France », nouveau nom de l’UOIF. Mais aussi le CFCM, qui continue à rejeter la liberté de conscience, ou la grande mosquée de Paris, qui diffuse des écrits anti-chrétiens et antisémites.

Le manque de fermeté d’Emmanuel Macron envers ces organisations est évidemment une déception. Il y a cependant au moins trois signes positifs de sa part et de celle de son gouvernement. La nomination de Jean-Michel Blanquer à la tête de l’Éducation nationale, premier depuis bien longtemps à être la hauteur d’un domaine où il y a urgence. Le choix de Leïla Slimani pour promouvoir la francophonie, décision juste et d’une grande portée symbolique – d’autant plus qu’il n’y a là aucune « discrimination positive », le talent et le travail de la romancière parlant d’eux-mêmes. Et l’appel de Laura Flessel à faire chanter la Marseillaise avant les championnats de France.

Et la lumière sera (même à gauche)

Inséparable de ce combat, l’obligation de « combler le vide », de mettre en avant des alternatives. Si, pour reprendre la formule de Michel Onfray, il n’y a de choix qu’entre Cyril Hanouna et la kalachnikov, la superficialité et le fanatisme, le matérialisme consumériste et l’islamisme, il ne faut pas s’étonner que certains choisissent le djihad.

Dans ce domaine, crucial, les deux dernières années ont été bien plus riches qu’on ne pourrait le croire de prime abord, puisqu’elles ont vu le développement de la lucidité à gauche, et la prise de conscience de l’insuffisance du libéralisme à droite. De part et d’autre de l’échiquier politique, il y a une véritable prise de conscience de la menace de l’islam politique, et un travail intellectuel sur le sujet. Même si des risques de dérives subsistent, apparaissent des possibilités de débats sur les solutions à apporter, et plus seulement l’affrontement entre le déni et la dénonciation.

A gauche, d’abord. Le retard à combler était immense. Les récents propos d’Edwy Plenel, Sonia Nour ou Danièle Obono confirment d’ailleurs que toute une partie de la gauche française se caractérise encore au mieux par son aveuglement, au pire par sa complaisance voire sa complicité avec le djihadisme, sous couvert très souvent de convergence des luttes ou d’un racialisme qui montre de plus en plus son vrai visage de racisme.

Ceux qui, au sein même de la gauche, ont choisi d’avoir le courage de voir le réel et de dire ce qu’ils voient n’en ont que plus de mérite. Des voix s’élèvent pour dénoncer les compagnons de route de l’islamisme. Depuis novembre 2015, nous avons vu la création de « Viv(r)e la République » et du « Printemps Républicain », la parution de Penser l’islam de Michel Onfray, Détruire le fascisme islamique de Zineb el Rhazoui, et Les musulmans ne sont pas des bébés phoques d’André Versaille. Nous avons entendu les prises de position courageuses et bienvenues d’Elisabeth Badinter, déclarant qu’« il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe. » Bien sûr, il y a des risques de dérives « laïcardes », d’oubli du besoin de sacré, de spirituel qui, qu’on le veuille ou non, fait partie intégrante de la nature humaine. Mais que l’on soit de gauche ou de droite, il y a là surtout de belles raisons de nous réjouir.

L’économicisme bat de l’aile (même à droite)

A droite, justement. La primauté de l’économie est heureusement remise en cause, la prospérité libérale-libertaire, le diptyque produire-consommer et la rolex ne sont plus l’horizon indépassable de l’humanité. La recomposition est en cours, de plus en plus on assume la volonté de préserver et transmettre un héritage culturel ressenti comme chrétien, ou judéo-chrétien, et on répond aux attaques de ceux qui voudraient le détruire. Citons Un racisme imaginaire. La querelle de l’islamophobie de Pascal Bruckner, et Le multiculturalisme comme religion politique de Mathieu Bock-Côté, ainsi que leurs contributions souvent très pertinentes au Figaro…. ou à Causeur ! On peut souligner aussi l’importance du livre de François Fillon : Vaincre le totalitarisme islamique. Que le candidat à l’élection présidentielle d’un des principaux partis du pays ait signé un tel ouvrage est très encourageant, reste à espérer que, malgré son échec électoral, le constat particulièrement pertinent qu’il faisait reste bien présent dans son parti. On ne peut donc que se féliciter aussi de la parution de la Lettre d’exil de Jeannette Bougrab.

Évidemment, les risques de dérives existent ici aussi, les plus évidentes étant le racisme – le vrai – et le libéralisme débridé, mais il y a également celui d’un « front des religions » contre la laïcité, qui ferait en particulier des chrétiens les idiots utiles de l’islamisme, en les prenant au piège d’une hypothétique communauté des « religions du Livre ». C’est ce qu’ont analysé, dans des registres différents mais également remarquables, Marie-Thérèse et Dominique Urvoy, et avant eux G.K. Chesterton.

Il me semble, par exemple à travers les débats sur « la croix de Ploërmel », que l’on s’oriente maintenant vers un dialogue – parfois vif – entre, pour simplifier, la laïcité et l’œcuménisme, positions à mon avis plus complémentaires qu’opposées, toutes deux respectables et parfaitement légitimes.

Tout comme il est légitime, d’ailleurs, que des religions qui ne posent aucun problème à la République soient exaspérées de subir de nouvelles contraintes à cause de la seule religion qui, actuellement, soit une menace. Et que nos concitoyens à la fois républicains et musulmans aspirent à sortir de leur statut de « petits nouveaux ». Et que « 1500 ans d’avance fassent encore la différence ! » Rappelons tout de même que le bouddhisme, lui aussi nouveau venu sur le sol français, ne renie en rien sa riche tradition et pourtant s’intègre sans heurts.

Les musulmans ne sont pas des bébés phoques

Pour irriguer le dialogue et éviter qu’il tourne à l’affrontement stérile, puisons plus profondément encore dans nos racines, qui nous offrent tous les outils nécessaires. Le monde hellénistique, par exemple, est une inépuisable source d’inspiration pour penser les rapports entre l’humain et le divin en nous extrayant des dichotomies auxquelles nous sommes trop souvent habitués. Respect du sacré et émancipation de l’humanité : lors du procès d’Oreste, les Olympiens n’ont pas fulminé d’ordres ou de condamnations, ils ont publiquement débattu. Sous la direction d’Athéna, ils n’ont pas écrasé les mortels de leur puissance, ils ont argumenté pour les convaincre, et ils les ont laissés voter. La démocratie de droit divin, en somme ! Religion et science : ce sont Apollon et Asclépios qui, dit-on, révélèrent en rêve à Hippocrate que les maladies ne sont pas des châtiments divins mais des phénomènes naturels.

Ajoutons que l’universalisme y est bien présent : « Tous les hommes sont enfants des dieux », écrivait encore Sénèque. Sans oublier que nos concitoyens issus d’Europe, d’Arabie ou Maghreb ont là une origine en commun, du temps où l’on vénérait Vénus à Volubilis, Isis d’Alexandrie à Lutèce, les Dioscures à Pétra, et Al-Lât au sanctuaire de Taëf.

Enfin, il ne faut pas oublier ce qui se joue parmi les musulmans eux-mêmes, et plus généralement les personnes de culture ou d’origine musulmanes. Les représentants officiels du culte en France continuent à se préoccuper avant tout de dédouaner l’islam de ses responsabilités, jouent à la victimisation pour promouvoir leurs revendications, et persistent à diffuser une idéologie malsaine. Mais ils ne sont pas « les musulmans » ! Michel Renard, Leïla Babès et Abdennour Bidar n’ont pas attendu novembre 2015 pour combattre l’islam politique. Fatiha Boudjahlat, Boualem Sansal et Kamel Daoud non plus. Imad Ibn Ziaten non plus.

Il est parfaitement exact de dire « que la mère d’Ilan Halimi soit contrainte d’enterrer son fils en Israël de peur que sa tombe soit profanée, c’est une défaite pour la République. » Mais que ce soit Amine El Khatmi, élu français et musulman, qui dise cette phrase est une belle victoire pour la République. Issus d’un monde dans lequel nos libertés ne sont pas des évidences, ces hommes et ces femmes en connaissent la valeur même lorsque nous l’avons oubliée, et ils se dressent pour les défendre.

Contre la terreur, sortir de notre torpeur

Après ces constats, que faire ? Continuer à réfléchir, impérativement, mais comprendre sans agir ne saurait suffire. Reconquérir les « territoires perdus de la République », par la force mais aussi en démontrant à leurs habitants que ceux qui respectent les règles communes peuvent avoir toute leur place dans la communauté nationale. L’intégration ne se fera pas sans fermeté, celle-ci étant une condition de la crédibilité : nous saurons protéger ceux qui nous rejoignent parce que nous aurons la détermination de combattre ceux qui nous menacent.

Analyser l’islam et les islams, en scrutant leurs liens idéologiques avec l’islam politique (ou les islams politiques) et le djihad, liens inévitables tant qu’ils ne prennent pas leurs distances avec le texte du Coran.

Imposer sans la moindre hésitation à toutes les religions, et pas seulement à elles, le respect absolu de la liberté de conscience et de la liberté de penser, c’est à dire le droit à l’athéisme, le droit à l’apostasie et le droit au blasphème – puisque toute critique d’une religion sera forcément jugée blasphématoire par quelqu’un, quelque part. En corollaire, interdire tout groupe qui refuserait ces impératifs, et se donner les moyens de faire appliquer l’interdiction.

La lutte sera encore longue, peut-être même n’aura-t-elle jamais de fin. Mais si l’ennemi s’adapte et évolue sans cesse, n’oublions pas que nous aussi, nous disposons aujourd’hui d’atouts que nous n’avions pas il y a deux ans. Le plus précieux de tous est probablement la prise de conscience de la valeur de tout ce que nous avions banalisé à force de le croire acquis. Certains le savaient et le disaient depuis longtemps, c’est maintenant une découverte collective : l’islam politique nous oblige à sortir de notre torpeur, à nous saisir à nouveau d’idéaux dont nous avions fini par faire des slogans creux, à nous battre par la plume et par le fer pour ce que nous ne défendions plus que du bout des lèvres. Cette confrontation à l’adversité peut être le début d’une renaissance.

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Haut fonctionnaire, polytechnicien. Sécurité, anti-terrorisme, sciences des religions. Dernière publicatrion : "Refuser l'arbitraire: Qu'avons-nous encore à défendre ? Et sommes-nous prêts à ce que nos enfants livrent bataille pour le défendre ?" (FYP éditions, 2023)

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