Si accuser François Hollande de quelque culpabilité dans les attentats de Paris est un propos digne des plus vils populistes, la responsabilité politique de l’ancien président peut tout à fait être débattue.
« Les Romains, en ces circonstances, agirent comme doivent le faire des princes sages, dont le devoir est de penser non seulement aux désordres présents, mais encore à ceux qui peuvent survenir, afin d’y remédier par tous les moyens que peut leur indiquer la prudence », observe Nicolas Machiavel dans Le Prince qui ne congédie pas le principe de précaution.
La violente critique d’Éric Zemmour adressée à François Hollande après qu’il eut admis qu’il savait que des combattants de l’État islamique pouvaient entrer en France dans le flot des migrants a permis à la gauche française de révéler une nouvelle fois sa naïveté et ses bas calculs politiciens. D’un côté, l’extrême gauche, avec Raquel Garrido parlant de réconciliation avec les terroristes, toujours prête à tenter de minimiser l’odieux quand il correspond à son segment électoral ou supposé tel ; de l’autre, un pouvoir socialiste qui a fait prévaloir l’ouverture des frontières sans rien savoir des antécédents des arrivants, malgré une menace connue, sur la sécurité des Français. Machiavélique, en espérant faire monter le Front national pour se poser comme rempart républicain, peut-être ; machiavélien, bien moins : Paris a été accusé d’avoir secrètement refusé une liste de terroristes que proposait Damas en échange du rétablissement
