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10 raisons pour lesquelles Zemmour pourrait être élu

Depuis la rentrée, le nom de l'éditorialiste du Figaro est sur toutes les lèvres...


10 raisons pour lesquelles Zemmour pourrait être élu
Eric Zemmour invité de Patrick Roger sur Sud Radio le 27 septembre 2021 . Image Capture d'écran YouTube.

Même si l’establishment fera tout pour l’empêcher d’accéder à l’Elysée, et malgré de gros handicaps (pas de parti, pas de fortune colossale), Eric Zemmour, s’il se décide, a de véritables atouts pour l’emporter. Car, comme Emmanuel Macron en 2017, il est dans l’air du temps.


Comme Emmanuel Macron en 2017, Eric Zemmour est neuf en politique. Certes, dans ses éditoriaux, il fait de la politique depuis 30 ans. Il a cessé depuis longtemps de poser les questions comme tant de ses confrères journalistes qui croient encore qu’ainsi ils sont neutres… À la place, il assène ses vérités. Mais en tant qu’homme politique professionnel, il est neuf. Les Français pourront donc, comme avec Macron, « essayer autre chose ».

Il arrive au bon moment. Les statistiques tirées de France Stratégie par Causeur ne laissent plus de place au doute. Il y a une augmentation du nombre de naissances d’enfants de parents extra-européens, maintenant sur tout le territoire français, et pas seulement autour des grandes métropoles comme Paris, Marseille ou Lyon. Jusque 45% dans certains quartiers de Poitiers, ville ô combien symbolique. Il y a donc bien à l’œuvre un changement de peuple en France. Même Christophe Barbier l’a admis à C dans l’air : l’islam peine à s’intégrer [1]. Ça ne risque pas de s’arranger en cas de nouvelles vagues migratoires. Avec un minimum de 260 000 entrées légales par an en France déjà en 2017 [2], c’est 26 millions sur un siècle (!) et on ne vous parle même pas des 300 000 personnes en situation irrégulière [3] et de la fécondité supérieure des femmes immigrées à celle des indigènes. Dans ce contexte, Zemmour peut, à défaut de l’empêcher, freiner cette évolution. Il semble le seul qui veuille tenir cet engagement. 

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Cohérence idéologique. Le programme politique de Z, c’est Zemmour lui-même. Autant les spin-doctors d’Emmanuel Macron, en permanence dans l’ambiguïté, doivent s’arracher les cheveux pour accoucher d’un message cohérent, autant les lieutenants de Zemmour n’auront qu’à puiser dans les mannes de leur maître et de ses ouvrages. Il a peu varié depuis 25 ans. Zemmour voit une sorte de resucée du blocus continental des Anglais contre Napoléon dans le récent épisode des sous-marins commandés puis annulés par l’Australie. L’invincible armada américano-anglo-australienne (AUKUS) part à l’assaut, cette fois, de la Mer de Chine [4]. Et la France, forte de sa gigantesque zone maritime polynésienne, gêne considérablement les Anglo-américains dans le Pacifique, à condition de ne pas donner l’indépendance à la Nouvelle-Calédonie. 

Grande culture. Contrairement à la vulgate, Zemmour n’est pas obsédé par l’Islam et l’identité. Ses cinq ans chez Ruquier (On n’est pas couché) et ses deux ans de Face à l’Info (CNews) démontrent qu’il est multi-sujet. Il a une prédilection pour la politique française mais peut assurer sur le Brexit, les allégations de fraude électorale aux États-Unis, le Moyen-Orient et même… la Belgique dont il estime qu’elle est une création de l’Angleterre contre la France [5]. Sur tous ces sujets, il n’est pas toujours 100% pertinent mais il est assez rare – tout le monde peut en convenir – qu’il dise des bêtises, qu’on soit d’accord avec lui ou non.

Anti-libéral. Favorable tout de même à l’esprit d’entreprendre, Eric Zemmour pratique souvent un antilibéralisme proche de la caricature et un protectionnisme qui pourrait se heurter au principe de réalité dans un pays tourné vers l’export. Mais en France, l’anti-libéralisme est loin d’être une tare. C’est même plutôt un atout. Car comme le disait Friedrich Hayek, « lorsque la France sera libérale c’est que le reste du monde le sera ».

Anti-système. Zemmour n’est pas Trump, mais il y a des similitudes. Comme Trump, il est dans une forme de provocation permanente. Trump était contre le « marécage » (ainsi appelle-t-il l’establishment de Washington, les grands médias démocrates de la côte Est, comme le Washington Post). Zemmour indispose également l’intelligentsia progressiste (et maintenant woke) de France Inter à Libération, les artistes, les universitaires ; bref : la majorité des gens qui passent à la télé. Comme Trump, Zemmour, bien que plus raffiné et bien plus sophistiqué que le 45e président des États-Unis, est proche du peuple et ressent les émotions et les ressorts intimes de la population. Il peut en outre s’enorgueillir d’être d’extraction modeste.

Bretteur hors-pair. Peu d’intellectuels peuvent se targuer d’avoir déstabilisé Zemmour lors d’un débat. Beaucoup d’ailleurs refusent de l’affronter. Le « coincer » est une gageure. C’est dû en grande partie à ses convictions profondément ancrées mais aussi à sa technique rhétorique qui n’est innée qu’en apparence. En réalité, si vous revoyez des débats anciens, il a beaucoup progressé en assurance. Grâce aux nombreux livres qu’il a publiés, tout est en place : il n’y a rien de mieux pour penser que d’écrire. 

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Champion de l’audimat. Attirer le public ne fait pas une élection, mais cela donne une indication de l’intérêt qu’il suscite. Le récent débat sur BMTV entre Eric Zemmour et son miroir inversé, Jean-Luc Mélenchon, a attiré 3,8 millions de spectateurs contre 1 petit million sur France Télévisions à la même heure entre Valérie Pécresse et Gérald Darmanin. 

De gauche à droite: Jean-Luc Mélenchon, Maxime Switek, Aurélie Casse et Eric Zemmour, le 23 septembre 2021 © Bertrand Guay/AP/SIPA Numéro de reportage : AP22608460_000001

L’âge idéal. 63 ans, c’est le bon équilibre. Zemmour n’est pas cacochyme comme Joe Biden mais pas non plus jeunot comme Macron. Les Français n’ont plus envie de mettre un gamin aux commandes.

Volage. L’affaire de son amante à la Une de Paris-Match fait désordre auprès d’un électorat conservateur ? Pas si sûr. Cela le rend humain et… patriarcal. Un adjectif qui n’est pas du tout honteux à droite. Ainsi, sa misogynie (les femmes ne sont pas faites pour le pouvoir) n’est qu’apparente. En réalité, les femmes de droite hétérosexuelles binaires apprécient toutes les manifestations du pouvoir masculin chez Zemmour, bien qu’il soit petit et chétif : aisance financière, célébrité, esprit, intelligence, entregent, à-propos. Dans son genre très particulier, Zemmour est un mâle-alpha. Le vote féminin ne devrait pas trop s’en détourner. N’a-t-il pas répété à Toulon qu’il protégerait les femmes de l’immigration patriarcale ? Il pourrait tenir le même langage aux homosexuels.

Quant à sa détestable essentialisation des musulmans qu’il met tous dans un même sac confondant islamisme et Islam (et cette idée saugrenue que l’Iran aurait bien le droit d’avoir la bombe atomique si Israël la possède [6]), on peut constater que la nuance n’est pas son fort. Mais c’est aussi sa force. D’ailleurs, il est un signe qui ne trompe pas : l’affolement de Saint-Germain-des-Prés à la seule hypothèse de sa candidature.


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[1] Dans la tête d’Éric Zemmour #cdanslair 15.09.2022 – YouTube

[2] https://www.causeur.fr/chiffres-immigration-france-2018-michele-tribalat-162552

[3] https://www.lesechos.fr/2017/11/300000-etrangers-en-situation-irreguliere-en-france-selon-gerard-collomb-186468

[4] Éric Zemmour en conférence à Toulon – YouTube

[5] En 2010, dans On n’est pas Couché (repris par La Dernière Heure): « La Belgique est une invention de l’Angleterre pour emmerder la France après les guerres de Napoléon. Cela a duré un siècle et demi, mais cela finira par se briser, c’est inéluctable. »

[6] « Je ne vois pas au nom de quoi on interdirait à l’Iran d’avoir la bombe atomique. Si le Pakistan l’a (…), pourquoi pas l’Iran ? », Face à l’info, 8/12/2020, CNews.




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est écrivain, journaliste et romancier belge. Dernière publication : "Tout doit disparaître", Edilivre (2021)

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