Alexander Soros, l’héritier de l’Empire Soros, est sur le point d’acquérir l’un des plus gros réseaux de radios américain, et entend faire barrage à Donald Trump.
Le parrain du sans-frontiérisme mondial ne s’appelle plus George Soros. En juin dernier, le milliardaire américain, âgé de 93 ans, a pris sa retraite et cédé à son fils Alexander la présidence d’Open Society Foundations (OSF), l’immense structure « philanthropique » qu’il a fondée en 1979 pour promouvoir les valeurs de la « société ouverte » à travers la planète (en finançant notamment l’association Reporters sans frontières en France). Dès sa prise de fonction, le jeune héritier de 38 ans, qui se déclare « plus politique » que son père, a fait savoir qu’il se montrerait un peu moins généreux envers les ONG soutenues par OSF en Europe (à hauteur tout de même de 200 millions de dollars par an), et qu’il privilégierait la lutte, dans son pays, contre Donald Trump. Résultat, en cette année cruciale, il prévoit de verser 125 millions de dollars pour la campagne électorale de Joe Biden, un montant égal à la contribution record que son père avait accordée au même Biden en 2019.
A lire aussi : Après le «Super Tuesday»: la question n’est plus de savoir si Donald Trump va remporter la primaire mais quand
Mais la croisade d’Alexander risque d’aller plus loin. Le fonds d’investissement familial dont il est vice-président est en passe de prendre le contrôle de la société Audacy, deuxième réseau radiophonique américain, qui compte 230 stations FM et 170 millions d’auditeurs mensuels. À droite, certains redoutent que l’objectif de la manœuvre soit de transformer le puissant groupe médiatique, connu pour son pluralisme, en canal de propagande des idées progressistes. L’entourage du jeune activiste objecte qu’il s’agit d’une opération à visée purement économique, placée sous la supervision d’une banquière réputée, Dawn Fitzpatrick, uniquement chargée de faire fructifier la fortune des Soros et connue pour ses opinions conservatrices. Inutile de dire que les républicains ne sont pas pour autant rassurés et scrutent avec attention la ligne éditoriale d’Audacy. Le premier donateur du Parti démocrate se montrera-t-il respectueux de l’indépendance de la presse, ou essaiera-t-il au contraire de se servir des ondes pour influencer la présidentielle ? Réponse à la fin de l’année.